Christophe Dumont : Transport des déchets nucléaires : attention danger!!!

Le 6 novembre prochain un « train d'enfer » passera dans notre région,  un train bourré de matières hautement radioactives, constitué de onze castors, l'équivalent de plus de 5 centrales nucléaires sur les rails!!! Il vient de La Hague, il repart en Allemagne, le client du centre de « retraitement » français.

Selon les pouvoirs publics, le nucléaire est un mal nécessaire pour produire l'énergie indispensable à notre économie alors même qu'il met en danger les populations du monde entier et qu’on ne peut absolument pas faire disparaître aujourd'hui les déchets qu’il produit. Ces déchets, qu'on lèguera à plusieurs générations qui nous suivront, voyagent donc de par le monde, pour être « retraités » en France ou en Grande Bretagne, puis repartent d’où ils viennent...

La France et  le nucléaire

L'Etat français, Areva et EDF semblent prêts à engager plus de 3 milliards d'euros pour prolonger l'exception nucléaire française, à l'aide d'une technologie qui n'apporte aucun élément de réponse nouveau aux trois principaux problèmes que pose le nucléaire :

le risque d'accident majeur, la prolifération et les déchets à vie longue !

Le choix de la production d'électricité par le nucléaire a été fait il y a quarante ans sans aucune solution sérieuse au problème des déchets!!!

À la sortie du réacteur, un combustible nucléaire usé contient environ 96 % de matières énergétiques à retraiter partiellement (95 % d'uranium et 1 % de plutonium) polluées par 4 % d'actinides et de produits hautement dangereux et non réutilisables (déchets ultimes). Ces derniers sont traités et conditionnés, aujourd'hui par vitrification, en vue de leur entreposage en surface et éventuellement de leur stockage en couche géologique profonde.

Nous sommes donc dans l'impasse avec des déchets hautement toxiques qui nous restent « sur les bras » malgré la construction du centre « retraitement » de La Hague créé en 1966. Un récent rapport réalisé pour le compte du Parlement Européen montre que le « retraitement » à La Hague et à Sellafield, sa cousine anglaise, constitue « le rejet radioactif le plus important au monde résultant d'une activité humaine, et conclut que ce rejet est équivalent à un accident nucléaire à grande échelle chaque année. »

Le site de La Hague, hautement pollué, malgré les assertions de l'Etat et de AREVA, ajoute une pollution à la pollution générée par l'industrie nucléaire puisque le « retraitement » crée une activité polluante, alors même que ce conditionnement ne recycle absolument pas tous les produits dangereux dont la majeure partie restera à l'état concentré dans les fameux castors, pour des millions d'années, à l'air libre ou enfouis.

Le coût du nucléaire

Le coût du nucléaire est délibérément minoré : la recherche n'est pas comptée (c'est le contribuable qui paie), le démantèlement est sous évalué, la gestion des déchets est opaque et non satisfaisante pour la santé des populations ; l'électricité produite est transportée par des lignes à haute tension (qu'il faut installer) et dans lesquelles on perd 5% de l'énergie lors du transport.

Cet investissement colossal ne répond ni à la crise énergétique (il faudrait des sommes énormes pour augmenter la production)  ni à la crise climatique : en doublant le nombre de centrales, on pourrait d'ici 2050 économiser  en tout et pour tout 6% de Gaz à Effet de Serre.

Alors que les énergies renouvelables, l'éolien, le solaire, la biomasse ou la cogénération peuvent constituer des solutions alternatives sûres et efficaces. Encore faudrait-il y consacrer les sommes nécessaires.

Ce qui est efficace pour la production d'énergie c'est :

la variété des solutions, l'adaptation aux territoires, la proximité de la production et de l'usager, la baisse de la consommation (jusqu’à 50% en isolant massivement les bâtiments par exemple) et la maîtrise de la production, des coûts et de la distribution par le service public.

Les déchets : cauchemar de l'industrie du nucléaire, cauchemar des générations à venir

Que ce soit à Bure où l'Etat et le lobby nucléaire forcent la main des populations pour enfouir des déchets hautement dangereux, à Soulaines, le plus grand centre de stockage de déchets nucléaires de surface au monde, où l'on entrepose depuis plusieurs années ces déchets ultimes mais pas inactifs, le dogme de l'énergie nucléaire hypothèque chaque jour un peu plus la sécurité des populations de la Région. Plus loin de nous, plusieurs hectares sur le site de La hague sont définitivement interdits à toute activité humaine avant plusieurs milliers d'années.

Si l'Etat et les industries du nucléaire ont décidé de mettre délibérément en danger les populations, en pratiquant la désinformation, sous couvert de progrès économique, à coup de rétributions financières confortables aux localités contaminées, nous demandons, nous écologistes champardennais,  avec Sortir Du Nucléaire 08, qu'au moins les déchets restent sur les sites déjà atteints par cette modernité morbide et que les transports hautement dangereux cessent.

C'est pourquoi nous serons mobilisés le week end du 6 novembre et proposerons des actions de protestation vigoureuse contre ce « train d'enfer ».

Christophe DUMONT

Pour manifester avec nous le jour J appelez le 06 81 56 99 24