Déchets nucléaires : l'ANDRA critiquée par une étude, la Région Champagne-Ardenne confortée
Par Patricia Andriot
Ce lundi 14 février se tenait la réunion du Comité Local d’Information et de Suivi du laboratoire de Bure, où je siège au titre du Conseil Régional, et à laquelle une centaine de personnes ont assisté et durant laquelle a notamment été présentée les résultats de l’étude « examen critique du programme de l’ANDRA sur les recherches effectuées dans le laboratoire souterrain de Bure et sur la zone de transposition pour définir une ZIRA».
Les résultats de cette étude présentés de manière à la fois intelligibles et avec un étayage scientifique avéré, se révèlent pour le moins interrogatifs quant à la maturité pour ne pas dire la faisabilité du centre de stockage proprement dit ;
En effet, si le cabinet IEER souligne quelques points forts en reconnaissant à l’ANDRA le fait d’être à l’avant–garde en ce qui concerne un certain nombre de domaines de la recherche en laboratoire souterrain (ndlr : concrètement , cela veut dire quoi ?) et en constatant que les critères annoncés pour la ZIRA ont été respectés ou encore que le principe de conception modulaire est un principe qui semble solide , il pose surtout des conclusions principales qui démontrent toutes les incertitudes des recherches. Ainsi, la vision des performances est qualifiée de trop optimiste, le calendrier officiel pour le projet du site de stockage est jugé ; comme beaucoup trop tendu , il est aussi souligné que quantités et types de déchets ne sont pas encore clairement définis et enfin il est remarqué que l’ANDRA ne tient pas suffisamment compte des propriétés de la roche Haute.
A partir de ces constats étayés, des recommandations suggèrent avec insistance de maintenir des évaluations indépendantes externes, allant bien au-delà des évaluations actuelles, de consolider les études relatives caractéristiques des roches hôtes pour garantir des performances satisfaisantes et enfin de commencer par clarifier et préciser la quantité et types de déchets concernés.
Pour notre collectivité, qui vient d’avoir à se prononcer en donnant un avis sur la poursuite de ce laboratoire en vue de son passage en phase industrielle, le résultat de cette étude confirme nettement les précautions qui ont été prises par notre collectivité indiquant alors qu’il était trop tôt pour se prononcer sur l’avis qui nous était demandé ; en effet, on ne peut que s’étonner et regretter qu’un avis ait été demandé – dans des conditions qu’on rappelle difficile pour l’accès à l’information – grande quantité de documents non lisibibles avant même le résultat de ce genre d’étude qui confirme les craintes énoncées.
La Région Champagne-Ardenne avait alors exprimé son souhait de voir des recherches indépendantes se poursuivre et explorer comme la loi initiale le prévoyait, et on ne peut que que confirmer cette impérative nécéssité à la vue de ces résultats.
En tout état de cause pour répondre à la question clairement posée qui est « de déterminer si les travaux de recherche qui ont été faits dans le laboratoire souterrain et dans la zone de transposition ont été suffisamment avancés et sont suffisamment concluants pour déterminer et définir une ZIRA propice à l’implantation d’un futur stockage, la réponse est clairement non.
Plus que jamais cela pose la question de l’exploration d’autres voies de recherche et de devenir et de reconversion du site, comme rappelé dans l’avis de la région, et qui doivent être d’urgence des pistes réactivées.