Les élu/es se forment sur les lycées...
Patricia Andriot
En tant que Conseillers Régionaux, nous avons tous à siéger dans des conseils d’administration de lycées ; pas facile, lorsqu’on est nouvel élu, de s’y repérer entre les compétences de chacun, des sujets souvent très techniques, etc… mais avec pour autant des décisions lourdes de conséquences, tant pour les élèves, les communautés de travail des établissements que pour les territoires d’appartenance de ces établissements
Notre collègue Lorette Joly, VP aux lycées a organisé une formation à destination de l’ensemble des élus pour nous donner quelques repères et nous permettre d’assurer au mieux cette fonction d’élu, représentant de la collectivité territoriale dans les conseils d’administration des lycées.
Une explication de l’histoire de la décentralisation, des modalités, de celle-ci, un rappel du partage des compétences entre Etat, Région, dans le pilotage et le fonctionnement des établissements, des règles et outils de planification de l’offre de formation, du financement, des différents prises en charge, des missions qui reviennent à la région nous a donné quelques repères.
Sans détailler l’ensemble de ce que nous avons appris à cette occasion, quelques remarques qui me semblent intéressante à retenir
L’histoire et les modalités de la décentralisation permet de mettre en évidence que dans le domaine de l’éducation, cette évolution a été une révolution douce, mais fondamentale qui a fait passer le système éducatif d’une situation de centralisme pédagogique dans un contexte d’autonomie fonctionnelle de l’établissement à une logique de plus d’autonomie pédagogique dans un contexte de dépendance fonctionnelle de l’établissement des politiques publiques de la collectivité et de l’Etat.
A ce sujet, la question de l’impact de la région et des investissements sur le pédagogique devient prégnante ; on constate un changement de nature des interventions facultatives de la collectivité : si le financement de manuels scolaires, relève davantage du social , le financement d’outils numériques, d’ENT, on impact bien là la sphère pédagogique ?
Ces outils de pilotage, sont aussi une occasion de discuter, d’articuler, d’incarner la mise en œuvre du partage des compétences prévues par le législateur. Le rappel du cadre règlementaire du partage des tâches, missions, compétences entre les différents niveaux, constitue une démonstration que cette répartition induit forcément une imbrication des décisions et une obligation de pilotage partagé ; situation qui nécessite de fait une nécessaire bonne entente entre la région et les lycées , une intelligence collective pour assurer un bon fonctionnement de l’établissement.
Dans tous les cas, sur des questions qui restent techniques, la manipulation est lourde de conséquences. De ce fait, la posture de l’élu ne peut pas être celle d’imposer des règles arbitraires ou du décideur exclusif qu’il n’est pas. La bonne posture est celle du dialogue, de d’interface entre l’écoute et la mise en place d’orientation régionale dictées par les valeurs d’un modèle éducatif affirmé.
Ces éléments, mettent en évidence qu’en aucun cas la région n’est qu’un strict financeur de la logistique du lycée mais que ses compétences interfèrent sur la qualité de la mise en œuvre du service d’éducation. Cela signifie que la région doit avoir une conception du modèle éducatif et de formation tout au long de la vie ; c’est bien l’enjeu de la participation régionale aux outils de planification de la formation (cartes de formations , contrat de plan…)
Dans ce cadre, la majorité défend pour le contrat de plan actuellement en discussion, une visée réellement éducative citoyenne et qui donne des chances d’insertion sociale et professionnelle à chaque individu, et nous écologistes défendons plus particulièrement plusieurs points comme l’enjeu de la proximité de la formation, l’enjeu du maintien d’une diversité d’offre et d’organismes de formation, le droit à l’expérimentation, la prise en compte de l’individu comme acteur de son processus de formation ou encore l’introduction de l’environnement comme préoccupation transversale de l’éducation….