Dans Libération Champagne : CONSEIL REGIONAL / Éric Loiselet : « La droite a une logique de comptable »
Article de Gaël Padiou, paru dans "Libération Champagne", le 17 novembre 2010
Pour Éric Loiselet, la fusion Les Verts-Europe Écologie est le signe d'une grande maturité.
Éric Loiselet, président du groupe des élus écologistes fustige l'attitude de la droite, lundi et évoque la fusion Verts-Europe écologie
Êtes-vous surpris par la réaction de la droite ?
« Surpris sur le fond non. On pouvait s'attendre à ce que les caciques de l'UMP refusent d'entrer dans le débat d'orientations budgétaires renouvelé avec le début de la mandature. On a le sentiment que les élus UMP sont restés calés sur la manière antérieure de procéder. Ce qui les arrange, puisque ça leur a permis d'éviter de parler de la réduction des dotations de l'État, due à une gestion catastrophique des finances publiques. Surpris sur la forme, oui, car leur attitude très théâtrale était excessive et presque comique dans la mesure où ils ont passé l'après midi à attendre dans les couloirs de la Région le moment de venir voter le vœu sur la ligne 4 ».
L'absence de données chiffrées nuisait-elle à une bonne tenue de la séance et compréhension dans la perspective du débat sur les orientations budgétaires ?
« Il n'y avait pas absence de données chiffrées. Nous avions les grandes lignes budgétaires avec des fourchettes concernant les recettes. Fourchettes qui normalement seront stabilisées en décembre si l'État et le Parlement font bien leur travail. Le débat de lundi portait sur les priorités politiques et l'impression que l'UMP nous a donnés, c'est qu'elle n'avait pas de priorité politique et qu'elle abordait le débat d'orientation avec une logique de comptable. Or la nouvelle méthode du conseil régional consiste à travailler en deux temps. Priorité politique d'abord. Chiffrage précis ensuite à l'occasion du vote. Un budget s'élabore en plusieurs étapes, qui plus est quand la dotation de l'État demeure encore particulièrement floue ».
Les Assises de Lyon ont consacré la fusion des Verts et d'Europe Écologie. Quel est votre sentiment ? Conservez-vous des fonctions au sein du nouveau conseil fédéral ?
« Oui, effectivement, je continue à participer au conseil fédéral, en qualité d'ex-tête de liste régionale. Dans les cinq mois à venir, le conseil fédéral va devoir piloter la mise en place concrète du nouveau mouvement sur le terrain : définition des règles détaillées de fonctionnement. Suivi de la mise en place des comités locaux et des instances régionales, préparation du congrès que nous aurons fin avril, début mai, dont l'enjeu sera la désignation des responsables nationaux. Quant à la fusion, c'est l'illustration d'une grande maturité. Les écologistes d'où qu'ils viennent ont grandi ensemble. Et il était temps aujourd'hui de donner à l'écologie politique, les outils à la hauteur des attentes de nos concitoyens, exprimées lors des Européennes et des régionales. Quand on voit que les écologistes en Allemagne sont au même niveau que le SPD dans les enquêtes d'opinion, et qu'on pense qu'ils vont remporter l'élection pour la mairie de Berlin, il était temps que les écologistes français se mettent à niveau »
Un mot sur le remaniement ministériel et la place donnée à l'écologie qui n'est plus un ministère d'État ?
« Le remaniement apparaît comme un repli que le camp des partisans du président de la République pour préparer le premier tour de la présidentielle de 2012. On a l'impression qu'au lieu de fédérer, le président de la République divise pour poursuivre la même politique. Sur la place de l'écologie, manifestement, elle régresse. Nicolas Sarkozy nous avait prévenus au dernier salon de l'Agriculture quand il avait dit l'environnement ça suffit ! Lors de nos Assises à Lyon, tous les acteurs du Grenelle de l'Environnement étaient présents comme Nicolas Hulot, Greenpeace, WWF et France Nature Environnement. Comme s'ils savaient déjà ce que serait la fin du quinquennat ».