Un voeu sur la transparence et la sûreté du nucléaire ainsi que sur la politique énergétique française

Publié le par Groupe des élus EE au Conseil régional

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La majorité régionale en Champagne-Ardenne s’est associée aux écologistes autour d’un vœu demandant un renforcement de la politique de sûreté nucléaire. Le groupe Europe Ecologie Les Verts  (EELV) aurait bien entendu aimé aller plus loin en demandant la sortie pure et simple de cette énergie non maîtrisée, mais se félicite tout de même de ce "grand pas en avant", en donnant rendez-vous aux citoyen/nes champardennais/es, aux présidentielles et législatives, pour acter la sortie définitive du nucléaire.

En mars dernier, le groupe EELV proposait à ses partenaires socialistes et communistes un vœu demandant à l’État, à l’Autorité de sûreté nucléaire et à EDF de renforcer la politique de sûreté nucléaire, suite à une série inquiétante d’incidents et de dysfonctionnements. Ce vœu n’a pas pu être soumis au vote avant l'assemblée plénière d'aujourd'hui, étant donné les contraintes édictées par le règlement intérieur, qui n'autorise pas le dépôt de voeux en commission permanente. 

Energie non maîtrisée

Ces dernières semaines, le groupe EELV a beaucoup échangé avec ses homologies, passé du temps pour contruire un consensus à gauche. Aujourd’hui, ce vœu, présenté en séance par Christophe Dumont, Président du groupe, est repris, complété, et même porté par l’ensemble de la majorité régionale. Il faut dire que  la catastrophe de Fukushima, 25 ans après Tchernobyl, est venue nous rappeler avec violence que, comme l'a d'ailleurs indiqué Olivier Girardin, président du groupe socialiste, "la technologie nucléaire reste non maîtrisée, malgré les énormes moyens investis depuis des décennies". 
Raymond Joannesse, Vice-Président au développement durable de la Région a fait état de ses attentes, "en tant que membre du groupe EELV" : "j'aurais aimé que nous allions plus loin, vers la sortie du nucléaire à 20 ou 25 ans. Ce vœu est satisfaisant, mais encore insuffisant. La France doit s’orienter enfin pour de bon vers d’autres solutions énergétiques que le nucléaire. Cela passe par davantage de sobriété, d’efficacité énergétique, et par un développement massif de toutes les énergies renouvelables. L'écologie, c'est la modernité, l'innovation, à travers l'éolien, le photovoltaïque, la géothermie, mais aussi l'isolation des bâtiments, l'efficacité énergétique, c'est 40% de réduction de notre consommation !". Faisant sienne cette exigence, Eric Loiselet a préféré, pour des raisons personnelles, s'abstenir positivement sur ce texte.
Christophe Dumont, pour sa part, insistait sur les points positifs du voeu : "la transparence, la sûrété, la concertation avec les acteurs et les populations, mais aussi le besoin d'une filière énergétique publique, et de limiter la sous-traitance aux actes strictement nécessaires". Sans parler "du devenir des déchets radioactifs qui se baladent à travers le monde, passent par Charleville, Reims ou Châlons, au démantèlement des centrales en fin de vie, autant de cadeaux qu’on s’apprête à offrir à nos enfants".
Choix pour l’avenir 

Oui, pour les élus écologistes, qui l'ont proposé, qui l'ont défendu, ce voeu est un bon début vers la transition de notre modèle énergétique, en suivant les études et modélisations de l’institut négaWatt qui démontre que la sortie du nucléaire est possible, crédible. Aujourd'hui, à la fin d'un cycle ou l'énergie semblait bon marché (parce que subventionnée), la recherche de solutions pérennes s'impose, ce que l’énergie nucléaire ne garantit pas, alors que la pénurie annoncée des ressources fossiles conduit à des  conduites frénétiques déraisonnables comme la recherche des gaz de schistes. Notre avenir et celui de la planète exigent que nous prenions le temps d’élaborer ensemble une révision complète des politiques énergétiques.

Retrouvez le voeu de l'intergroupe majoritaire en cliquant sur ce lien

Publié dans Tribunes

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